Soirée Panaït Istrati
- roumainprovence
- Apr 9, 2024
- 3 min read
17.04.2024, 17h30, à la librairie Jeanne Laffitte. La participation est libre et gratuite

Chers amis,
Il y a 140 ans, le 10 août 1884, Panaït Istrati voyait le jour à Brãila, port roumain situé près du delta du Danube, cité méditerranéenne cosmopolite. Fils d'une blanchisseuse et d'un contrebandier grec, le jeune Istrati commence à travailler dès la fin de ses études primaires : il sera, entre autres, cabaretier, pâtissier, marchand ambulant, marin. Lecteur compulsif, il s'engage dans le combat social : en 1904, il est rédacteur à "Roumanie ouvrière", puis secrétaire du syndicat des travailleurs du port de Brãila. Il voyage aussi : Bucarest, Constantinople, Le Caire, Naples, Paris. En 1916, atteint de tuberculose, il fait un séjour dans un sanatorium suisse où il commence à apprendre le français, qui vient ainsi s'ajouter au roumain, au grec et au turc qu'il pratique déjà. C'est là qu'il découvre les romans de Romain Rolland, dont il fait son maître à penser.
En 1921, à Nice, où il gagne péniblement sa pitance comme photographe, il tente de se suicider. On trouve sur lui une lettre non expédiée adressée à Rolland. On la porte à la connaissance de celui-ci qui reconnaît immédiatement les qualités d'écrivains d'Istrati et l'encourage dans la voie littéraire. Dès lors et avec quelque chose comme l'énergie du désespoir, le vagabond roumain se bat comme un beau diable afin de maîtriser pleinement la langue française : "On ne saura jamais combien de fois par jour je hurle de rage, m’ensanglante la gueule, et brise mes dents en mordant furieusement dans cet outil rebelle aÌ ma volonteì", écrit-il en 1929 dans une lettre à Romain Rolland.
C'est pourtant dans cette langue qu'en l'espace de dix ans, de 1924 à 1934, il écrit une vingtaine de romans, ainsi que trois volumes de témoignage sur son séjour en Union soviétique. Car sa fibre sociale fait de lui un compagnon de route du Parti communiste. Entre 1927 et 1929, il se rend à plusieurs reprises à Moscou, à Kiev et bien d'autres lieux. Mais son attirance pour la révolution bolchévique ne résiste pas à la réalité de la dictature stalinienne dont il est le témoin lucide. Aussitôt, la presse de gauche et les intellectuels communistes, au premier rang desquels Henri Barbusse, lancent une violente campagne contre le "fasciste" Istrati - en même temps que les fascistes le traitent de "cosmopolite"...
Malade et moralement atteint, Panaït Istrati passe les six dernières années de sa vie en allers-retours entre Nice et Bucarest. Le 16 avril 1935, Il décède de tuberculose dans la capitale roumaine.
C'est cet écrivain hors du commun que le Consulat de Roumanie à Marseille souhaite célébrer et faire mieux connaître au public. Et comme cette année anniversaire est aussi celle de la réédition en version intégrale chez Actes Sud de "Istrati ! - A l'amitié", Golo a été invité à présenter sa bande dessinée fleuve (478 pages !), dans laquelle, scénariste et dessinateur à la fois, il retrace avec la plus grande justesse, d'un crayonné en noir et blanc simple et touchant, le demi-siècle de vie, d'aventure, de lutte et de création de l'éminent représentant de la francophonie qu'est Panaït Istrati.
Golo dédicacera, bien sûr, son "Istrati ! - A l'amitié". Seront également disponibles les trois volumes des œuvres (presque) complètes publiées par les éditions Phébus.
La soirée Panaït Istrati aura lieu le mercredi 17 avril à 17h30 à la librairie Jeanne Laffitte. La participation est libre et gratuite (dans la mesure des places disponibles - la libraire peut toutefois accueillir une cinquantaine de personnes). Un pot convivial conclura la rencontre.
Bien cordialement,
Jean PONCET
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